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Beethoven : Concertos Pour Piano 1, 2 Et 4

PROGRAMME

Ludwig van Beethoven (1770–1827)
Concerto pour piano et orchestre n° 2 en si bémol majeur
Concerto pour piano et orchestre n° 1 en ut majeur 
Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol majeur 

Le lendemain, assistez à la représentation des Concertos pour piano et orchestre n°3 et 5 → plus d’informations ici

 

On célèbre en 2020 les 250 ans de la naissance de Beethoven, à Bonn en 1770 : un exact contemporain de l’Opéra Royal de Versailles ! Si un compositeur devait incarner la révolution musicale du tournant du XIXe siècle, qui vit passer du classicisme au romantisme, ce serait incontestablement Beethoven, dont la maturité arrive précisément en 1800. Héritier des grands compositeurs viennois que furent Haydn, Mozart et Gluck, Beethoven est à la fois le dernier prodige musical du classicisme, et celui qui ouvre la voie d’une musique nouvelle, empreinte de liberté. Sa farouche indépendance lui donna un parcours atypique, influencé par les idées progressistes venues de la Révolution française et par l’épopée de Bonaparte, avant de rejeter tout despotisme et de se consacrer à l’exaltation du sublime auquel il touchera avec sa Symphonie nº 9. Musicien irradiant comme un soleil blessé, frappé dès ses trente ans par une surdité cruelle, il laisse une œuvre d’une puissance inimaginable avant lui, véritable chant de l’âme humaine, et qui est universellement reconnue.

Les cinq Concertos pour piano et orchestre 

Inventée par Bach, la forme du concerto pour clavier et orchestre chemine durant tout le XVIIIe siècle pour aboutir à une première maturité avec les œuvres de Mozart, qui leur insuffle des adagios poétiques et des finals brillants, allongeant également leur durée pour en faire de véritables pièces de concert. Beethoven, lui-même pianiste virtuose, s’inscrit dans cette voie mais abandonne rapidement les traits de galanterie pour confronter un piano plus puissant (la facture viennoise a inventé des pianofortes plus sonores, adaptés à de grandes salles de concerts) à un orchestre devenant lui-même considérable. S’établit ainsi durant quinze ans (1795-1809) un cycle de cinq concertos, d’abord les deux premiers où pianiste et instrumentistes rivalisent de virtuosité et de couleurs, tout en se coulant encore dans la forme classique viennoise, avec une poésie enivrante ;  puis les Troisième et Quatrième concertos adoptent une grandeur nouvelle, le piano devenant l’interprète souverain du compositeur, dialoguant avec un orchestre entrant dans sa maturité. L’aboutissement est le dernier concerto, ce cinquième surnommé « L’Empereur », en hommage à la splendeur de cette œuvre et non de Napoléon, qui était alors (1809) aux portes de Vienne et canonnait Beethoven – mais l’atmosphère guerrière y est bien présente ! Le cycle des cinq concertos de Beethoven s’inscrit dans l’histoire de la musique de manière exceptionnelle, la place majeure enfin donnée à l’instrument par sa technique redoutable et son impact sonore s’imposant totalement au romantisme, mais devenant le monument Beethovénien, quasi aucun compositeur ne produisit par la suite un corpus aussi significatif…

À la tête de sa brillante Camerata Ireland, l’orchestre irlandais qu’il conduit avec passion, le virtuose Barry Douglas interprète les cinq concertos en dirigeant du piano, tant l’entente musicale entre ses musiciens est comme un fluide beethovenien irriguant chacun d’entre eux, une entente fruit de deux décennies de complicité au plus haut niveau !