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Grétry : Richard Cœur de Lion

Du 10 au 13 octobre 2019
1h30 sans entracte

Distribution

Rémy Mathieu Blondel
Reinoud Van Mechelen Richard
Melody Louledjian Laurette
Marie Perbost Antonio, La Comtesse
Geoffroy Buffière Sir Williams
Jean-Gabriel Saint-Martin Urbain, Florestan, Mathurin
François Pardailhé Guillot, Charles
Cécile Achille Madame Mathurin
Charles Barbier Sénéchal
Agathe Boudet Colette
Virginie Lefèvre Béatrix

Le Ballet de l’Opéra Royal
Le Concert Spirituel Choeur et orchestre
Hervé Niquet Direction musicale
Marshall Pynkoski Mise en scène
Jeannette Lajeunesse Zingg Chorégraphe
Antoine Fontaine Décors
Camille Assaf Costumes
Hervé Gary Lumières
Géraldine Moreau-Geoffrey Régleuse de combats
Charles Di Meglio Assistant chorégraphique

Présentation

NOUVELLE PRODUCTION

Un Roi emprisonné, ses chevaliers qui veulent le délivrer et lui chantent leur fidélité, un air fameux "Ô Richard Ô mon Roi" entonné dans l'Opéra Royal par les Gardes du Corps de Louis XVI lors de leur banquet du 1er octobre 1789, pour saluer Marie-Antoinette et le Roi, déchaînant la vindicte et amenant la foule à Versailles, qui force la famille royale à quitter le château le 6 octobre pour ne jamais y revenir... C'est la fin de Versailles et de son Opéra Royal. Pour célébrer ses deux cent cinquante ans, voici le retour à la scène du si célèbre Richard Cœur de Lion (1784) de Grétry, l'opéra-comique français du XVIIIe siècle le plus connu en Europe durant un siècle... disparu des plateaux depuis des décennies !

Hervé Niquet et Marshall Pynkoski s'attellent à cette tâche doublement historique. Ce projet “anniversaire” replace volontairement l’action sous le règne de Louis XVI et Marie-Antoinette, auxquels l’époque a facilement identifié les héros de l’opéra de Grétry : celui-ci était d’ailleurs un familier de l’Opéra Royal depuis la représentation de Céphale et Procris en 1773. Les décors restituent le style des toiles peintes et châssis typiques de la construction de l’Opéra Royal, les costumes sont ceux de la France prérévolutionnaire (et non plus du Moyen-Âge évoqué à la création), la mise en scène donnant à entendre le riche texte de Sedaine vite devenu célèbre.

Si Grétry fut le compositeur le plus apprécié de Marie-Antoinette, son "Richard" est à la fois l'aboutissement d'une carrière, l'annonce d'un style artistique que le romantisme va saisir, mais aussi la marque historique puissante d'une époque finissante. Voici l'occasion de faire ressurgir l'opéra dans la grande Histoire de Versailles et de la France. Et voici aussi la première production intégrale de l'Opéra Royal de Versailles depuis 1789 !

À PROPOS DE L'OEUVRE - PAR GEORGES SION

Voici, le 21 octobre 1784, un des chefs-d’oeuvre, sinon le chef-d’oeuvre : Richard Coeur de Lion. Le livret, très bien fait, est de Sedaine qui sera pour Grétry un remarquable collaborateur. Rappelons que Michel-Jean Sedaine est né à Paris en 1719, qu’après une enfance très pauvre et une jeunesse très laborieuse, il se met à écrire. Il donne au théâtre nouveau (celui du drame bourgeois et de la comédie sérieuse) les deux seules pièces qui soient de vraies réussites : Le Philosophe sans le savoir et La Gageure imprévue. Pourtant, c’est le théâtre musical qui assure sa réputation. Il a donné des livrets à Philidor et à Monsigny. Cinq ouvrages le lient à Grétry. On aimerait entendre un jour Amphitryon, qui fut un échec, ou Guillaume Tell, qui fut un triomphe. Élu à l’Académie française en 1768, Sedaine mourra à Paris en 1797.

Richard Coeur de Lion est un livret plein de ressources, à quoi Grétry a apporté des accents souvent nouveaux. La légende a beaucoup aidé l’histoire pour faire de Richard l’émouvant personnage que nous croyons connaître aujourd’hui. Il est parti en croisade, puis la voix populaire a fait de lui l’espoir des braves Anglais (et de Robin des Bois) opprimés. Ce qu’on sait, c’est qu’après ses victoires en Terre Sainte, il s’inquiète du sort de la couronne, quitte l’Orient et traverse toute l’Europe. Sur le chemin du retour, il a beaucoup plus d’ennemis que d’amis : l’empereur Henri VI l’intercepte et le retient prisonnier durant deux ans.

Le Richard de Sedaine est prisonnier en Autriche, à Linz (“le château fort de Lints” dit le livret). Au pied du château, c’est la vie agreste et chantante de l’opéra-comique traditionnel. On se réjouit en choeur, on boit, on danse. Un jeune homme explique son amour : “La danse n’est pas ce que j’aime ; Mais c’est la fille à Nicolas”. Pourtant, ce jeune homme sert de guide à un vieillard qui se dit aveugle et qui est en réalité le trouvère Blondel caché par cette ruse. Blondel est à la recherche du roi captif dont il est le fidèle ami.

Il le dit dans un air très connu et plein de noblesse : “Ô Richard, ô mon Roi !” Blondel voit arriver une dame en brillant équipage : la comtesse Marguerite de Flandre, qui est le grand amour de Richard. Il va se faire reconnaître en jouant au violon le thème d’une romance que Richard a composée jadis pour elle, “Une fièvre brûlante…” Tous deux cherchent Richard. On parle d’un prisonnier au château… Blondel s’introduit dans la forteresse, entame la romance que le roi continue. C’est donc bien lui le prisonnier ! Marguerite et Blondel vont attirer le gouverneur pendant que les hommes de la comtesse entrent par la force dans la prison et délivrent Richard.

Il y a dans Richard Coeur de Lion bien des attraits. À certains moments, l’inspiration se fait plus forte et plus large que d’habitude chez Grétry. Avec ce Moyen Âge joliment évoqué s’esquisse déjà une couleur préromantique. La romance qui sert de thème de reconnaissance joue déjà un rôle de motif conducteur dans l’action dramatique. Grétry en était très conscient : il souligne dans ses Mémoires que le thème est utilisé neuf fois. Une seule incertitude : Sedaine et Grétry ont tâtonné pour le dénouement. Grétry écrit à Sedaine : “Mon ami, tout Paris fait un dénouement pour Richard, on ne lui donne pas moins que le succès de Figaro…” Les Noces de Figaro avait été créé le 24 août 1784, Richard Coeur de Lion, le 21 octobre.

On pourrait voir ainsi une réminiscence du dialogue où Figaro dit qu’il parle l’anglais puisqu’il connaît Goddam, quand Sedaine fait dire God dam à un personnage, à quoi Blondel réagit aussitôt : “Goddam ! Est-ce que vous êtes Anglais ?” Deux mots encore : Grétry voulait que l’ouverture soit déjà dans l’action : “Pendant l’ouverture passent plusieurs paysans avec leurs outils de travail sur leurs épaules”. On sait aussi que l’air de Blondel “Ô Richard, ô mon Roi !” servit de chant de ralliement royaliste sous la Révolution. Mais Grétry lui, s’accommode toujours des événements. En 1794, il se lie avec Rouget de Lisle, lui écrit des lettres chaleureuses à propos du Chant des Marseillais. En 1794, il fait représenter La Rosière républicaine. Il met sur pied le Conservatoire de Paris sous le Consulat. Sous l’Empire, il ne quitte pas l’affiche, même s’il ne compose plus. Ses Mémoires l’ont occupé plusieurs années. Il a acheté l’Ermitage qui avait appartenu à Jean-Jacques Rousseau ; il y aime la retraite, la philosophie et les livres. Il a une correspondance nombreuse, notamment avec Marceline Desbordes, qui n’est pas encore Valmore et qu’il aide dans sa carrière. Ou avec les autorités liégeoises qui donnent son nom à une place de la ville en 1810. Sa santé s’est altérée. Un jour de septembre 1813, il écrit un billet destiné à faire plaisir à des amis : “Bon pour ma loge de quatre places n° 10 au rez-de-chaussée.” Il y ajoute la date du 29 septembre. Il ne se doute pas qu’il sera mort le 25 à Montmorency, qu’il aura été transporté à sa maison de Paris, boulevard des Italiens n°7, et que ses funérailles auront eu lieu le 27 à Saint-Roch, sa paroisse. Il a 72 ans. Marié, puis veuf, et sans enfants, il laisse des neveux éplorés, car il a veillé sur eux comme un père. Il laisse des oeuvres vivantes. Parmi celles-ci, L’Amant jaloux et Richard Coeur de Lion continuent à nous donner du bonheur. Son coeur, dans une urne précieuse, a été remis à sa ville natale. Face à l’Opéra, Grétry statufié regarde l’animation de Liège, et son coeur est dans le socle. Où peut-on être mieux ?

EN SAVOIR PLUS :
Biographie d'André-Ernest-Modeste Grétry
Note d'intention du metteur en scène, du directeur musical et de la chorégraphe

Regarder le replay du spectacle


Production Opéra Royal / Château de Versailles Spectacles.
Coproduction Le Concert Spirituel, Centre de musique baroque de Versailles.

Le Centre de musique baroque de Versailles met à disposition son fonds de décors. Parties séparées réalisées par le Centre de musique baroque de Versailles d'après l'édition Breitkopf. 

Jeudi 10 octobre, partagez "15 minutes avec" Hervé Niquet, directeur musical, pour échanger sur la génèse de l'oeuvre Richard Coeur de Lion de Grétry, à 19h30 au Grand Foyer de l'Opéra Royal. Sur présentation de votre billet pour le soir-même et dans la limite des places disponibles.

Spectacle en français surtitré en français et en anglais

PROGRAMME

André Grétry (1741–1813)
Richard Cœur de Lion

Opéra-comique en trois actes sur un livret de Michel-Jean Sedaine, créé en 1784 à Paris.

Cette production est accueillie avec le soutien exceptionnel de l'ADOR - Les Amis de l'Opéra Royal.

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Galerie de photos

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Richard Coeur de Lion © Agathe Poupeney

Vidéo

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Vidéo : Entretien avec Laurent Brunner - directeur de Château de Versailles Spectacles - et Hervé Niquet - directeur musical - au sujet de Richard Coeur-de-Lion de Grétry.

Découvrez également la vidéo interview de Rémy Mathieu, Melody Louledjian et Marie Perbost / la vidéo interview de Marshall Pynkoski.

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