En 2011, l'incontournable artiste français Bernar Venet a été l'invité du Château de Versailles.
Il a exposé dans les Domaines de Versailles et de Marly sept œuvres monumentales, réalisées pour l'événement, la plus haute atteignant les vint-deux mètres de hauteur.
Ces Arcs, Lignes indéterminées et Effondrements, en acier corten, retracent le parcours visuel d'un artiste protéiforme qui, de l'art conceptuel à l'art public, a fortement marqué le paysage esthétique contemporain, avec ses peintures, ses installations, ses performances, ses sculptures mais aussi ses écrits. Ses Arcs abordent également les problématiques de la sculpture : rapports au corps, à l'équilibre, rapports à l'espace environnant.
Une réflexion qui, à l'occasion de l'exposition dans les Jardins de Versailles, se nourrit de l'espace classique, symbolique, hautement géométrique et régi par les règles de perspective.



"Je vois dans Versailles des espaces ouverts et immenses, des perspectives à perte de vue. C'est à la fois le lieu idéal pour installer mes sculptures et un véritable challenge de se retrouver confronté à un paysage sublime et grandiose. Mes Arcs doivent s'y intégrer sans se perdre dans l'espace, pour cela de nombreux paramètres sont à prendre en considération, c'est pourquoi j'ai tenu à réaliser de nouvelles sculptures pour cette exposition, les adaptant à la topologie et à l'échelle du lieu."
- Bernar Venet -
"En choisissant Bernar Venet, le Château de Versailles souhaite mettre en valeur l'œuvre d'un artiste français dont le travail, intense et rigoureux, ne cesse de poser la question de la relation de l'art avec le paysage et l'architecture et donc également avec le temps et l'histoire. Par ailleurs et pour la première fois, l'Établissement a fait le choix de présenter l'une des œuvres de l'exposition annuelle d'art contemporain dans le domaine de Marly dont il a désormais la responsabilité. »
- Jean-Jacques Aillagon, Président de l'Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles -
En 1961, lors de son service militaire à Tarascon, Bernar Venet réalise une performance où on le voit couché au milieu de détritus. C'est sa première œuvre revendiquée. La même année, il enduit ses toiles d'une couche de goudron et expose une sculpture composée d'un simple tas de charbon. Son travail est très vite encouragé par les tenants de la scène artistique : Arman, César, Jacques Villeglé. S'emparant de New York en 1966 il découvre l'art minimal et poursuit dans son travail l'expérience des plans de tubes en ne reproduisant des images scientifiques que pour leur sens et l'évocation de leur formule. L'image neutre est dégagée de l'intervention de l'artiste et de la subjectivité de son regard. Il expose aux côtés des tenants de l'art minimal et conceptuel : Sol LeWitt, Donald Judd, Carl Andre, Dan Flavin… dans les galeries Dwan, Paula Cooper…
Il met alors au point un programme de 4 ans s'intéressant aux différentes branches de la science et au terme duquel il prévoit d'arrêter sa carrière artistique. En 1971, arrive la fin programmée de la carrière de Bernar Venet qui se consacre alors à des rétrospectives de son travail, à des conférences à travers le monde ainsi qu'à une série de cours à la Sorbonne. Le travail qu'il reprend finalement à partir de 1976 poursuit son attachement aux formules mathématiques et prend un tournant formaliste aussi bien en peintures qu'en sculptures. Le hasard étant mathématique, il décline des séries de sculptures intitulées « lignes indéterminées » suivant le parcours de la main sans recherche esthétique particulière, sans pattern prédéfini. A la suite de celles-ci, il développe des sculptures composées d'arcs qui mettent en espace les degrés qui à la fois les définissent et les composent. Né en 1941 à Château-Arnoux Saint-Auban dans les Alpes de Haute Provence, Bernar Venet vit et travaille à New York et en Hongrie.
L'exposition est organisée par l'Établissement Public du musée et du domaine national de Versailles et par Château de Versailles Spectacles, producteur délégué.