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Gluck : Echo Et Narcisse

Après cinq triomphes de suite à l’Opéra de Paris depuis 1774, qui lui ont assuré la place de réformateur de l’art lyrique français, le Chevalier Gluck, dit aussi le Jongleur de Bohème, est adulé du public et protégé par la reine Marie-Antoinette. La nouvelle commande de l’Académie Royale de Musique sera aussi sa dernière œuvre : Echo et Narcisse, d’après Les métamorphoses d’Ovide, est créé à Paris en 1779. Avec un style tenant plus de la pastorale que de la tragédie héroïque, elle déconcerte les spectateurs venus assister à un nouvel exploit novateur de Gluck : or c’est surtout un hommage à la splendeur de la tradition française qu’il a composé. Déçu de cet accueil, Gluck repart pour Vienne et cesse de composer.

 Depuis lors, Écho et Narcisse attend que la chance lui soit redonnée d’être entendue et appréciée par le public. C’est une rencontre entre le Concert Spirituel et la Fondation Etrillard, dont la mission est de faire redécouvrir des œuvres oubliées, qui a permis de sortir de l’ombre l’opéra de Gluck. Cet événement est aussi l’opportunité de faire dialoguer autour d’un même thème la musique et l’art de la tapisserie, incarné par deux pièces de la collection de la Fondation Etrillard. Il s’agit de Narcisse admirant son reflet, produite vers 1630 d’après un carton de Simon Vouet, et de Écho et Narcisse, tissée à la manufacture des Gobelins autour de 1700 d’après Antoine Dieu. Ces deux œuvres seront présentées au public lors du concert à l’Opéra Royal.

Hervé Niquet et une brillante distribution ressuscitent l’œuvre ultime de Gluck pour l’enregistrement et le concert. Les destins de cette nymphe Écho, qui ne peut répéter à l’infini que la dernière parole qu’elle entend, et de l’orgueilleux Narcisse, condamné à n’aimer que son propre reflet, méritent bien un opéra baroque. 

 

Tapisseries « Narcisse et Echo » et « Narcisse admirant son reflet »