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Haendel : Israel En Egypte

Dans la carrière de Haendel, Israel in Egypt est un ovni : commencé en 1739, trois jours seulement après la fin de l’écriture de Saul, ce nouvel oratorio écrit sur des textes sacrés (comme Le Messie, mais deux ans avant lui), fut destiné à être représenté dans des théâtres. De surcroît, Haendel y plaça vingt-huit chœurs pour seulement quatre airs et trois duos : équilibre totalement inédit, qui désarçonna le public de la création, déjà scandalisé par cette musique liturgique jouée dans un espace profane comme un opéra.

L’œuvre devint cependant un must des siècles suivants, propre à des interprétations colossales et fédératrices, en quelque sorte patriotiques. De nos jours, c’est surtout une fantastique fête chorale, dépeignant avec un étonnant réalisme les plaies d’Égypte et le passage de la Mer Rouge, les eaux ouvertes par Moïse s’abattant finalement sur les troupes du Pharaon. Hollywood avant l’heure, assurément !

John Eliot Gardiner a conçu pour Haendel une passion qu’il communique avec une incroyable précision à son Monteverdi Choir. Pour Israël en Egypte, qu’il remet à nouveau sur le métier, c’est avant tout à une impressionnante démonstration de l’excellence de son chœur qu’il convie le public : le meilleur chœur du monde resplendit dans la Chapelle Royale !