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Gluck : Orphee Et Eurydice

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Orphée est sans doute l’opéra des opéras : de Monteverdi à Rossi, aux origines de l’art lyrique, puis chez Gluck imposant la réforme de l’opéra en italien à Vienne puis en français à Paris, enfin chez Berlioz dans une version romantique, (et avant Offenbach qui le parodie génialement) le sort amoureux de ce poète grec ne cesse d’envahir les plateaux de théâtre. Après la mort soudaine d’Eurydice, Orphée part chercher son épouse aux Enfers. Son chant a le pouvoir d’apaiser les Furies et d’animer les Ombres Heureuses, permettant au couple de reprendre le chemin de la lumière… vers leur destin.

Orphée et Eurydice de Gluck bouleversa l’Europe des Lumières. Cependant après 80 ans de représentations de la version parisienne d’Orphée, créée par Gluck en 1774, la partition qui était jouée à l’Opéra de Paris avait été beaucoup transformée par un usage régulier qui avait fini par affaiblir l’œuvre à force de corrections et modifications successives. Berlioz accepta avec enthousiasme en 1859 d’en faire une version révisée : son admiration pour Gluck en faisait un connaisseur intime de l’œuvre et de ses multiples versions italiennes et française. Il la décortiqua ainsi dans les moindres détails, pour en restituer une version « moderne » qui se voulait cependant fidèle à Gluck. « Laissons nous aller franchement aux choses qui nous prennent aux entrailles, et ne nous donnons pas de la peine pour nous empêcher d’avoir du plaisir ! » : autant dire que Berlioz se jeta dans sa tâche d’adaptation avec un fol enthousiasme, certain de donner enfin LA version d’Orphée que le Second Empire attendait. Et ce fut le cas : « on est saisi ! » dit Berlioz du grand air d’Orphée, et le public le fut incontestablement.

Dans l’esprit de Berlioz, le rôle-titre nécessitait avant tout un grand interprète doté « d’un organe puissant et noble ». Et pour revenir à la tessiture originale de Gluck à Vienne, il choisit la voix de contralto (tenant lieu d’un castrat) au lieu du ténor habituel, ce qui permettait de confier le rôle à la grande Pauline Viardot, gloire de l’Opéra de Paris, dont la voix avait selon Berlioz « une étendue exceptionnelle, au service d’un art de phraser le chant large, (…) une verve indomptable, entrainante, despotique, une sensibilité profonde et des facultés presque déplorables pour exprimer les immenses douleurs ! ». Tout son Orphée est là, qui ne quitte jamais le plateau et doit nous guider par sa musique de l’ombre à la lumière, pouvoir extraordinaire du chant de vaincre la mort…

La beauté de l’œuvre doit autant à l’intensité des échanges qu’à l’éloquence de l’orchestre et à l’implication spectaculaire du chœur. L’acte des Enfers avec ses Furies, son chœur des Démons, les déchirantes supplications d’Orphée… est l’un des plus grands moments de la musique occidentale. Raphaël Pichon dirige cet « opéra des opéras » avec une passion communicative pour Gluck et Berlioz, et le metteur en scène Aurélien Bory déploie les vertiges des espaces que parcourt Orphée, mentaux, supranaturels et d’au-delà. Eve Maud Hubeaux endosse ce grand rôle travesti en compagnie des magnifiques Hélène Guilmette et Lea Desandre, dans une mise en scène en trois dimensions !