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Faure : Requiem

Parmi les œuvres sacrées qui se sont imposées au répertoire, le Requiem de Fauré occupe une place singulière. Loin des visions opératiques ou tonitruantes du Requiem signées Mozart, Berlioz, Brahms ou Verdi, voici une partition de l’intime, aux moyens modestes, mais d’une séduction toute française. Bien évidemment Fauré ne souhaite pas surenchérir avec ces prédécesseurs glorieux, mais coller à son temps où la piété parisienne se veut à portée du fidèle, et il s’inscrit sans doute plus dans la ligne des récentes versions du Requiem de Liszt et de Saint-Saëns. Créé à la Madeleine en 1888, pour une cérémonie « de Bout de l’An » d’un architecte, cette œuvre qui joue (faussement) la confidence connut rapidement un succès considérable en concert. « Mon Requiem, on a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi de la mort, quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je sens la mort : comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux. »

La Messe de Clovis de Charles Gounod fut créée en 1896 pour le XIVe centenaire du Baptême de Clovis à Reims, le 25 décembre 496. Elle se voulait un hommage aux origines chrétiennes de la France, incarnées par ce premier Roi des Francs : après la défaite de 1870, le sentiment national était exacerbé, et Gounod écrit ici une musique qu’il veut représentative des époques d’origine, utilisant un contrepoint savant à la manière des maîtres de la Renaissance… pour une œuvre qui parle pleinement à son temps ! Hervé Niquet, rabatteur de partitions rares et passionné des répertoires français de toutes périodes, compose ici un magnifique programme.